TdF celebrates International Women’s Day, voici la suite de notre débat.
Chiara Gerlich : De quelle manière vois-tu la puissance des femmes pour faire face aux luttes de la vie ?
Sonia Johnson : Leur puissance est inébranlable. Une femme engagée, une femme politique, une femme chercheur, écrivain ou pratiquant tout autre métier d’influence développera aussi par sa carrière des ressources incroyables pour faire avancer le groupe de femmes conscientes que nous sommes. Certaines seront sur tous ces angles à la fois, l’éducation, la carrière, le couple, l’éco attitude ou encore actives dans des associations de lutte contre les violences domestiques. Ce sont des challenges liés à des parcours de vie, parfois à des blessures personnelles. J’ai cette vision de forces invisibles, dirigées vers une société égalitaire, œuvrant doucement dans le sens des féministes du siècle passé. Ces femmes d’action nous ont donné accès à l’école, au vote, à la pilule, à l’avortement, à la liberté ! Je veux respecter leur action en leur laissant le terme définissant leur mouvement, essentiel pour nous aujourd’hui. Je suis bien sûr dans un contexte non religieux, tout reste malheureusement à faire pour les femmes dans le monde. Ce sera un tout autre débat.
Et toi Chiara, parle-nous de ces inégalités qui te dérangent dans les espaces publics, privés et professionnels ?
Chiara Gerlich : Il est difficile pour moi de trouver les mots pour répondre à cette question de manière brève, parce que les problèmes que je vois me semblent si flagrants que les énumérer apparaît comme banal, alors qu’ils sont profonds. En parlant du contexte autrichien, environ 30 à 40 femmes meurent chaque année de violence domestique. Dans une comparaison mondiale, ce n’est malheureusement pas un chiffre stupéfiant, même si une seule femme chaque année serait déjà une tragédie. Les femmes sont plus susceptibles d’être sous-employées – elles travaillent à temps partiel bien qu’elles aient besoin d’un travail à plein temps. Les femmes sont encore sous-représentées dans des postes hautement rémunérés et très influents. Bien sûr, nous avons l’exemple d’un président, d’un PDG ou d’un médecin spécialiste femme, mais dans la grande majorité des cas, les femmes travaillent à des postes de niveau inférieur et moins bien rémunérés que les hommes. Souvent, ils sont même payés moins cher pour le même travail (écart salarial entre hommes et femmes). Ils est toujours normal de relever le triple défi du travail, du ménage et de la prise en charge des membres de la famille (enfants, personnes âgées et handicapés) totalement bénévolement et sans compensations plus tard, comme une pension qui refléterait leurs efforts et leurs sacrifices d’un travail payé. Elles sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de harcèlement sexuel et d’agression que les hommes. La liste continue.
Avec quel genre de terminologie serais-tu à l’aise ?
Sonia Johnson : Nous sommes des Femmes d’Action et ensemble, avec les hommes, nous arriverons à combattre tous ces fléaux choquant, toutes ces inégalités persistantes, toutes ces discriminations liées au sexe et tous ces ralentissements que tu nous décris Chiara. Avec ‘Tonalités de Femmes’, j’espère que nous pourrons encore longtemps mettre en lumière ces parcours de vie de femmes d’Action, de femmes d’Espoir et de Vie, qui n’ignorent pas ces combats mais se mettent derrière nos grandes féministes pour poursuivre leurs avancées.
Est-ce qu’il y aurait un moyen de te donner une perspective d’espoir à ce sujet Chiara ?
Chiara Gerlich : Oui, je peux vraiment garder de l’espoir pour faire avancer cette situation et envisager les progrès possibles. Comme toi, je fais confiance aux hommes et aux femmes pour résoudre beaucoup de ces problèmes, mais je pense que nous ne pourrons pas les résoudre sans les nommer et sans leur donner de l’attention. Cependant, c’est une merveilleuse occasion d’explorer ma réponse personnelle à un niveau plus profond et je me réjouis de continuer cette conversation !
Sonia Johnson : Merci pour cette belle aventure Chiara et oui, la suite bientôt ! En France, les femmes sont appelées à cesser leur travail à 15.40 aujourd’hui, parce qu’après cet horaire, beaucoup d’entre nous ne sont payées !
I am a feminist and not afraid of the word!
Je ne suis pas intéressée par la Journée Internationale de la Femme. J’aime mes différences et je suis pragmatique. Nous donnons vie à nos enfants et nous aurons toujours à nous occuper d’eux. Donc pourquoi vouloir des carrières égales à celle des hommes ? Pourquoi ne pas essayer de cultiver nos différences et nous rapprocher des hommes pour une danse à deux, vers le sens de nos épanouissements respectifs ? Mais tous ces sujets étaient agréables à lire. Merci.