Elle lui avait souvent entendu dire qu’elle pourrait être si mignonne, outre son aspect peu étudié et son air nonchalant, à première vue elle laissait indifférent et elle s’en accommodait parfaitement.
Elle aimait être cette fille que les regards pressés ne soulignaient pas, elle aimait être différente de toutes celles qui acceptaient d’être vues par ceux qui ne savent pas voir.
Quand elle s’était prêtée à ses jeux de regard, elle l’avait trouvé dangereux car s’il est le reflet de l’âme, ils se ressemblaient tous. Pour cause, elle y avait vu de la tromperie, de l’ignorance et leurs regards accusateurs reflétaient leurs propres haines d’eux-mêmes, leurs constructions basées sur des regrets maquillés, sur des mensonges, sur des yeux décrivant des êtres bernés d’illusions.
Pour elle, l’aspect ne représentait plus rien à part un déguisement car elle faisait partie de ceux qui apprécient de s’attarder sur chaque détail d’un visage et passer des heures à décrypter un regard insignifiant.
Elle le faisait car elle savait qu’un jour une personne serait capable de s’arrêter sur son propre regard et cette personne ne se remettrait peut-être jamais de tout ce qu’il y apercevrait, de tous ces sous-entendus, ces marques, ces descriptions et ces indications précises d’éléments infimes.
Pourtant, elle lui apporterait en un regard la certitude qu’ils s’étaient trouvés.