A l’est de Cuba, Hispanolia est la 2ème île par la taille des Grandes Antilles. Elle est partagée entre Haïti à l’Ouest et la République Dominicaine à l’Est. Cette dernière, a arraché son indépendance par un triumvirat à Haïti (eh oui !)depuis 1844. Haïti a été le premier peuple noir du monde à être indépendant le 1er Janvier 1804…
L’histoire de la République Dominicaine est très liée à Christophe Colomb, Génois, qui a foulé le sol dominicain le 12 Octobre 1492. Son frère Barthélémy a fondé la ville de St Domingue. Son fils s’est marié avec la nièce de la Reine d’Espagne Isabelle 1ère, reine de Castille et habitait aussi St Domingue mais lui, Christophe Colomb n’est jamais allé à St Domingue.
De 1492 à 1502, il a fait 4 fois l’aller-retour Amérique-Europe et ses déplacements étaient financés par les souverains d’Espagne. La légende dit que sans le vouloir la reine lui aurait donné un bonbon empoisonné qui l’a fait décéder en 1506. Ces cendres qui étaient enterrées dans la Cathédrale Santa Maria ont été transférées par Jean-Paul II à l’Alcazar, phare colonial construit en 1511.
St Domingue a été une pionnière en Amérique : première université en 1530, premier hôpital, premier cadran solaire, première cour de justice. Tout le quartier colonial a été classé en 1990, par l’Unesco, patrimoine mondial de l’humanité.
La ville n’échappe pas à l’urbanisation croissante avec ses bidonvilles. La pauvreté touche 56 % des foyers, et les gens, particulièrement en zone rurale viennent chercher fortune en ville.
Mais la République Dominicaine est en redressement économique et connaît un formidable développement touristique ces dernières années.
Il faut que je vous parle maintenant du peuple dominicain. J’ai été frappée par la gentillesse et la joie de vivre de ceux et celles que j’ai rencontrés. Un joli mélange d’ethnies : 75 % de métis, 15 % de blancs créoles et 10 % de noirs. C’est un plaisir des yeux de voir d’aussi belles créatures … Il faut y ajouter le sable blanc, la mer turquoise et le soleil au RV avec une belle chaleur de 30 °. Rien de tel pour voir la vie en rose et recharger ses « batteries ».
Les esprits chagrins diront que la côte est atlantique de la République Dominicaine est une « usine à touristes ». Je pense que la République Dominicaine a pourtant bien joué sa carte du tourisme, mieux que chez nous avec nos immeubles bétonnés au bord de nos côtes. Rien de tel ici, de petits bâtiments de 3 étages maximum dispersés au milieu des cocotiers, des bougainvilliers et des hibiscus permettent aux vacanciers de trouver un îlot de tranquillité malgré le nombre de touristes.
Et puis, ce tourisme crée des emplois car le personnel salarié est en majorité dominicain et haïtien.
Je suis allée de Punta Cana à St Domingue en car et j’ai pu admirer sur la route ces écoliers en uniforme qui rentraient en classe. Les petites filles joliment tressées avec leurs rubans assortis à leur chemisier s’acheminent fièrement vers leur école. Dans les champs, les aigrettes picorent les graines près des chevaux et des troupeaux de vache. La vie s’écoule doucement dans une tiédeur tropicale et un ciel bleu azur protecteur.
Un beau moment qui restera inoubliable. J’aime bien vivre ces moments privilégiés dans mes voyages qui restent fixés dans la mémoire. Au Brésil, c’était la visite d’une favéla et d’un village des « sans terre », en Inde c’était la soirée d’un mariage princier avec l’attente du marié sur son cheval blanc au milieu des invités, en Chine, c’était monter une petite partie de la Muraille…et la place Tien An Men à Pékin.
Ici, dans la Cathédrale Santa Maria, belle cathédrale gothique du 15èSiècle, juste rénovée, c’était une cérémonie religieuse qui regroupait des écoles, des adultes, (95 % de la population est catholique). Avant la cérémonie (une Messe), 2 jeunes filles partent du fond de l’église avec une large écharpe de soie sur les épaules. Elles se placent en haut des nefs et font – avec leurs foulards- une chorégraphie de prière suppliante accompagnée d’une musique puissante. Ouah, c’était extraordinaire. Les prêtres étaient assis dans le fond du chœur. Après, un chanteur a continué avec sa guitare, puis un chœur de 2 ou 3 personnes accompagnées d’instruments. On sentait qu’il y avait une préparation et une communion des cœurs avant la célébration de la Messe et j’étais heureuse d’être au milieu de tous ces gens. Je vous assure que c’était un grand moment.
Voilà, j’espère vous avoir fait partager au mieux le meilleur de mon séjour en République Dominicaine. J’ai eu des pensées vers Chiara, notre bloggeuse qui n’était pas très loin de moi…
Jeanne Baudu