Au tout début, la France entière était sous frissons. Des frissons d’incrédulité, des frissons d’horreur, des frissons de peur. Pas eux. Pas ça. Pourquoi ? Comment un mercredi de rentrée scolaire, en plein milieu de matinée, dans la rédaction d’un journal que tout le monde connait, à vol d’oiseau de la place de la Bastille, à Paris, là, douze personnes pouvaient-elles mourir si atrocement ? Sans même pouvoir se défendre, sans même se douter quelques minutes avant du terrible destin qui les attendait.
Et puis on égrène les souvenirs, les noms de ces dessinateurs à la plume incisive, les noms de ces défenseurs farouches du droit de dire, qui nous ont accompagnés toute notre vie. Cabu et Récré A2, Wolinski et ses dessins avec Siné, l’économiste et chroniqueur sur France Inter, Bernard Maris… et puis tous les autres. On ne peut pas. On ne peut pas penser aux piliers de Charlie Hebdo morts dans ces circonstances, sans être secoué de tremblements d’effroi.
On ne peut pas penser à ce policier abattu brutalement, qui était là seulement dans le cadre de ses fonctions, sans avoir besoin de s’asseoir.
C’est déjà arrivé près de chez nous
Le 11 Septembre 2001 est resté gravé dans nos mémoires. On se souvient tous du lieu où l’on se trouvait, ou de comment la nouvelle nous a touché. Nous étions, en France, en communion solidaire avec le drame vécu par les Etats-Unis. Ce n’est donc pas la première fois que le monde est secoué par cette violence inhumaine, sans nom ni foi. Ici et ailleurs.
Aux Pays-Bas en 2004, j’ai aussi trouvé un peuple meurtri, secoué, incrédule. Le 2 Novembre, le réalisateur controversé Theo Van Gogh, avait été lâchement assassiné, suite à un simple court-métrage. Suite donc à la mise en scène de ses idées. Au nom de cette liberté d’expression qui a toujours été précieuse dans ce pays. Depuis ce 2 Novembre 2004, les choses ont lentement changé en Hollande, les mentalités ont lentement bougé en Hollande…comme partout en Europe.
En cette rentrée glaciale, la France écrit elle aussi la suite de son histoire. Nous aurons malheureusement un 7 Janvier 2015 raconté dans nos livres. On vit, comme l’a dit Plantu, ‘le nouveau 11 Septembre de la pensée libre’. Et devant l’atrocité de l’acte, la lâcheté de ses auteurs, nous savons tous qu’il ne faut pas tomber dans le piège de l’amalgame.
Levez- vous, tout le monde debout,
Levez-vous, tout le monde debout,
Levez-vous, Organisez pour…que l’Odyssée suive son cours (Assassin)
On se lève avec cette énergie de l’union, cette envie de se rejoindre, de se rassembler contre l’horreur. On se lève aujourd’hui avec la certitude qu’ensemble, on peut rendre Charlie Hebdo éternel et immortel. On se lève aussi avec les unes du monde entier qui donnent du sens à une volonté historique de sauver cette expression, désormais si précieuse.
Aujourd’hui on n’écrit pas pour disputer les controverses, interroger les provocations ou applaudir les libertés de ton. Aujourd’hui on se lève pour dire non. Non à la peur, à la pression. Non à la violence, à l’emprisonnement des idées et de leur expression.
Au nom de toute l’équipe de ‘Tonalités de Femmes’, je voudrais adresser mes tristes condoléances aux familles et aux proches des douze victimes de l’attentat du 7 Janvier 2015 à Paris. Nous sommes de tout cœur avec tous ceux qui sont meurtris pour toujours par ce drame.
Merci pour ce superbe article Sonia, les mots sont justement trouvés, tous unis je l’espère ! Merci pour votre contribution à la cohésion nationale.
Les mots sont à la hauteur de l’horreur que la France a vécue hier. La liberté de l’expression, la tolérance est à défendre becs et ongles . Merci Sonia de nous alerter.
Bravo pour cet article qui décrit l’horreur que la France vient de subir.
il faut lutter pour la liberté d’expression pour nos enfants, pour nous.
Il faut lutter contre l’intolérance.
félicitations pour avoir exprimé votre point de vue Sonia.
Superbe article à partager !
Cabu ! Wolinski ! Bernard Maris que j’écoutais tous les vendredis sur France Inter ! J’en ai des frissons, nous sommes sous le choc !
Je suis Charlie !!
Grand merci Sonia pour ce bel article, Charlie hebdo faisant partie de mon univers…
Complètement sonnée par l’événement, une incompréhension totale, une tristesse profonde.
Quelle tristesse ! Des hommes comme nous ! emportés par la haine et sombrant dans une violence atroce. Nous savons bien que l’homme est capable du meilleur et du pire. Mais là, le pire est arrivé ! La réaction de tous fait apparaître que malgré l’horreur, l’humanité peut toujours espérer.
Merci, Sonia, de nous aider à réfléchir sainement.
Henri Baudu
C’était véritablement abject et odieux.Rien ne peut justifier cet acte inhumain.Ni l’appartenance identitaire, ni l’amour et non plus l’attachement pour sa foi qui puise donner le droit d’oter la vie aux autres.C’est un meurtre atroce commis par des ignorants et laches individus.Je suis tenaillée par la tristesse, le chagrin ,la frustration..Les assasins sont loin d’étre des humains…………. Je suis CHARLIE !