‘Femmes pour le dire, Femmes pour Agir’ est une association française qui lutte contre la double discrimination d’être femme et handicapée.
TdF : Bonjour Caroline et bienvenue dans ‘Tonalités de Femmes’, merci de partager ce moment avec nous. Vous donnez beaucoup de votre temps aux handicapés, pour leur insertion dans le milieu du travail et surtout dans une action de communication autour d’eux. Au sein de quelle association ou organisation êtes-vous le plus impliquée ?
J’ai travaillé quelque temps pour themis ACRH, une entreprise de recrutement de travailleurs handicapés. Je faisais des diagnostics puis des recommandations aux entreprises qui ne respectaient pas la loi du 11 février 2005. Je suis également impliquée dans plusieurs associations d’aide aux handicapés, telles que Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir(femmespourledire.asso.fr ), ou encore l’A.P.F.
TdF : Parlez nous de Caroline Lhomme avant 2001, quel genre de femme étiez-vous ? Quelles étaient votre formation et votre expérience professionnelle, qu’est ce que vos amis disaient de vous à l’époque ?
J’ai fait des études de marketing et de communication et j’ai été diplômée en 1994. J’ai alors choisi mon métier par passion : attachée de presse dans l’édition de bandes dessinées.
Avant 2001, j’étais une femme active, très travailleuse…et aussi très fêtarde ! J’étais également extrêmement tenace, au grand désespoir de mon patron de l’époque. Mes amis me trouvaient drôle et sympa, étaient fiers de ma belle carrière dans l’édition, de ma résistance exceptionnelle sur les pistes de danse, et ils appréciaient mon appétit de la vie, je crois…
TdF : Vous avez subi en 2001 une rupture d’anévrisme, épisode dont personne aujourd’hui n’est à l’abri et après 18 mois à l’hôpital vous avez continué à écrire votre livre de vie. Quelle genre de femme êtes vous alors devenue ?
Oui, personne n’est à l’abri de ce genre d’accident. Il parait d’ailleurs que beaucoup de gens ont dans le crâne des anévrismes dangereux, qui parfois, ne pètent pas…
Après l’accident, je n’ai pas du tout changé. J’ai continué à m’amuser et à faire le pitre, même en réanimation, ligotée à mon lit et percée de mille cruelles perfusions. J’ai continué, aussi, à être tenace, ce qui a parfois inquiété mes médecins de rééducation, qui ont préféré voir ces qualités comme des défauts, et les considérer comme des pathologies, des conséquences de mon coup sur le crâne. J’ai même un de mes médecins qui a voulu « soigner » ça ! Avec des neuroleptiques… Je n’ai pas changé non plus sous ce traitement. Après ma libération de rééducation, j’ai mis mes qualités au service de quelques associations que j’aime beaucoup.
TdF : Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre à travers votre combat et votre engagement au quotidien ?
J’aimerais pouvoir transmettre ma combativité à ceux qui, peut-être, n’ont plus le courage de se battre, montrer que nous les handicapés sommes des citoyens à part entière, et même parfois plus que certains valides.
TdF : Qu’est ce qu’il reste à faire ?
Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que nous soyions enfin acceptés comme des citoyens comme les autres. Tous les lieux ne nous sont pas encore accessibles, et je ne parle même pas du monde du travail, qui reste très fermé malgré la loi… Heureusement beaucoup d’entre nous militent pour que nous soyions acceptés, et j’ai l’impression que ça commence à marcher…
TdF : Le film ‘Intouchables’ est un succès en France, séduite ? Pensez vous que le plus grand nombre pourrait enfin changer d’attitude, une attitude face aux handicapés que vous jugez déplorable ?
Le succès d’ Intouchables m’a fait vraiment plaisir. Je me suis dit que le film allait peut-être nous faire accepter un peu mieux par les valides, les rassurer.
Bravo et félicitation pour cet article, ça fait toujours du bien de lire et de voir des choses comme celles-ci. On voit tellement de bêtises à gauche et à droite sur internet que quand on tombe sur une interview comme celle-ci on se doit de le dire. C’est pourquoi je me suis permis de déposer un commentaire, chose qui n’est pas des mes habitudes, mais là ça valait le coup. Merci et bonne continuation.
Bonsoir,
Je connais Caroline et je peux vous dire que c’est une femme drôle, une belle personne, avec Caroline nous ne nous ennuyons pas du tout.
Bisous à toi Caro.
bonjour CARO
je tombe par hasard avec plaisir sur cet article où je te reconnais à 100 %
je t’appelle en espérant que ta santé est meilleure qu’avant l’euro-foot. Bisous
Dédé, ton prince de Granville
Caroline bonjour, permettez-moi de vous appeler Caroline. Je me demandais qui était la Caroline LHOMME qui, sur Linkedin me recommandait si gentiment…..
Compte tenu de votre jeune passé, je comprends mieux. C’est avec plaisir le jour que vous souhaitez, que je me ferai un plaisir de vous faire visiter l’un de nos sites à Chartres si vous êtes parisienne. Je vous souhaite une belle et bonne vie. Très respectueusement, Jean-Philippe.
Belle leçon de courage et de vie, alors que nous nous plaignons souvent pour des petits bobos il y a des personnes qui comme Caroline parviennent malgré leur handicap à faire remuer les montagnes. Beaucoup d’admiration pour votre parcours difficile que vous avez en partie surmonté, je pense que vous devez votre force à votre famille au sein de laquelle vous avez du grandir entourée d’amour et d’encouragement permanents.
Je vous adresse toute mon admiration pour ce parcours que vous n’attendiez pas et surtout que comme chacun qui est frappé par ce coup du sort vous ne méritiez pas.