Lumière sur une Femme de coeur, Sylvie Sabbat

Sylvie Sabbat Boissin est née le 26 février 1957 à Niamey (Niger) où ses parents vivent depuis 1950, son père dirigeant un cabinet d’expertise comptable et sa mère officiant comme secrétaire de direction à la Banque Centrale d’Afrique de l’Ouest.
Sa scolarité se déroule à Niamey jusqu’en 6ème puis suite à la nécessité de lui prodiguer plusieurs interventions chirurgicales, Sylvie rentre en France et y suit son secondaire. Elle ne revient au Niger qu’à l’âge de 18 ans.

Elle travaille dans le cabinet comptable de son père jusqu’en 1980, mais suite à l’acquisition d’un commerce à Morzine (Haute-Savoie – France), Sylvie vient s’y installer pour l’exploiter vaillamment bien qu’elle use déjà de béquilles pour se déplacer.

Après 5 années, Sylvie voit à nouveau sa santé se dégrader et doit arrêter son activité pour subir de nouvelles tentatives d’interventions car elle perd progressivement l’usage de ses membres inférieurs.
Aujourd’hui sa maladie neurologique, dégénérescence des gaines de myéline, reste non identifiée. Aucun traitement médicamenteux n’est à même de la soulager durant les périodes de crise où elle ressent d’intenses douleurs dans tout le corps.
Elle épouse Christian Sabbat en 1992 et a une fille Julie née en 1991, contre l’avis de ses médecins …
L’évolution de sa maladie mène Sylvie à rendre son permis de conduire en 2000 et à stopper toute activité professionnelle à partir de 2003.
Suite à cela, Sylvie participe à des forums, rencontre de nombreux responsables d’ONG car elle envisage de partir en Afrique par ce biais.
Hélas, compte tenu de son état physique et du fait qu’elle se déplace maintenant en fauteuil roulant, classée ainsi en situation d’handicapée, toutes les portes se referment une à une.
Sylvie en est très affectée mais ne perd pas espoir de pouvoir retrouver l’Afrique pour y offrir son aide.
C’est ainsi qu’en Septembre 2004, apprenant qu’un ressortissant nigérien séjourne à Morzine, elle fait la démarche de le rencontrer. Il s’appelle Aurélien Zotti, et se trouve à Morzine pour y rencontrer des représentants d’Emmaüs.
Cette rencontre va marquer le début de l’aventure Bonkoukou.

Après une heure d’échanges, découvrant les travaux qu’Aurélien réalise avec son ONG locale nommée DFR « Défense de la Femme Rurale », Sylvie décide de partir en Afrique.
Un mois après, elle retrouve les terres de son enfance, en fauteuil, se rend à la mission catholique de Niamey, voyage dans la région de Niamey assitée d’Aurélien Zotti qui lui fait découvrir les villages où il intervient et constate combien « son » pays s’est terriblement appauvri.

Elle rencontre également Firmin Lecorre, fondateur de l’ONG Pirogue 2000, qui deviendra le « parrain de cœur » de Sylvie en la soutenant et en l’aidant à créer l’association Bonkoukou.
Comme elle n’a pu offrir son aide au travers des ONG rencontrées qui l’avait écartée, elle décide qu’elle ira seule, réaliser ses actions de soutien auprès des familles et enfants de la région de Bonkoukou,
C’est ainsi qu’en décembre 2004, Sylvie dépose les statuts de l’association Bonkoukou, rassemble des amis sensibles à cette cause et à l’énergie que Sylvie déploie malgré son état.
Le groupe se met au travail.
Le premier voyage a lieu en novembre 2005.
Les participants au voyage transportent médicaments et compléments alimentaires, visitent les villages à la rencontre des familles avec Aurélien Zotti, et apprennent ainsi à comprendre les traditions et coutumes locales qu’il leur faudra respecter pour pouvoir apporter un soutien réel et efficace.
Ils découvrent que « réfléchir comme un européen » est une grave erreur qui conduit à produire une dépendance.
Suivront d’autres voyages en 2006, 2007, 2008 et 2009.

Le dernier voyage de 2009 aura la particularité de permettre une rencontre extraordinaire entre une quinzaine d’enfants de l’Ecole Sainte-Marie Madeleine de Morzine et les enfants du village de Datché. Ces enfants partageront la vie de leurs petits amis nigériens pendant 15 jours, rentrant à Morzine avec une multitude d’expériences à partager avec leurs camarades de classe.
En effet, en 2006, Maurice Dutruel, directeur de l’école Sainte-Marie, rencontre Sylvie Sabbat. De cette rencontre naît un projet global de sensibilisation des élèves de l’école qui débouchera sur plusieurs actions organisées à l’école pour récolter des dons destinés aux œuvres de l’association, puis suivra ce voyage de 2009.

Hélas, le climat d’insécurité s’aggravant par la suite, aucun autre voyage n’a pu être organisé depuis.

L’association est reconnue « Œuvre d’intérêt général » en avril 2006.

Fin 2011, le site internet de l’association voit le jour  www.bonkoukou.ning.com ouvrant de nouveaux horizons au partage de ses actions.

Les actions réalisées par l’association Bonkoukou depuis 2005

L’association récolte des dons depuis 2005, qui sont intégralement utilisés pour mener des actions de soutien ponctuel et de développement en collaboration très étroites avec l’ONG DFR d’Aurélien Zotti qui est en le relais sur place.

• Envoi chaque année de médicaments spécifiques suivant les besoins établis par Aurélien Zotti.
• Achat de compléments alimentaires en fonction de la situation des récoltes obtenues.
• Projet des potagers :
o Aurélien Zotti forme les femmes de plusieurs villages à réaliser un potager dont les récoltes sont destinées à nourrir les familles ou à produire de petits revenus quand il est possible de vendre les quelques excédents.
o L’association Bonkoukou envoie des semis et graines potagères destinés à ces potagers.
• Projet de l’école de brousse de Datché
o Ce projet a été lancé en 2008. A cette date, aucun enfant de Datché et ses environs n’est scolarisé.
o La première étape a consisté à embaucher des instituteurs au fur et à mesure que les classes se formaient, puis à pourvoir les élèves en fournitures et équipements (fabrication locale de tables-bancs).
o Comme un des problèmes permanents résidait dans le fait que les classes se tenaient dans des cases qui étaient détruites à chaque passage de la mousson, il a été envisagé de construire des classes en matériaux durs, pour que l’enseignement puisse être maintenu toute l’année.

Début 2012, une première classe « semi-dure » est en passe d’être terminée et les 3 autres clases étant toujours en « paillotte ».

o La situation au 1er janvier 2012 est très encourageante car les premiers élèves de Datché vont être présentés pour entrer en 6ème à Niamey.
95 élèves écrivent et parlent le français qui est la langue officielle du Niger.

La préoccupation de l’association Bonkoukou, au regard de la baisse des dons qu’elle subit depuis quelques mois, est de maintenir le soutien financier obligatoire qu’elle verse pour le paiement des compléments de salaires aux instituteurs et à l’achat des fournitures scolaires.

Un commentaire pour “Lumière sur une Femme de coeur, Sylvie Sabbat”

  1. Josette CHARNAVEL le 5/08/2015 à 22:46 Josette CHARNAVEL

    Quel bel hommage à Sylvie qui le mérite amplement!!!!!!!!

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