J’ai roulé sur ces routes cabossées. La chaleur dehors, le vent faisait voler mes cheveux. Rebelle. J’ai roulé sur ces routes surchauffées, sourire aux lèvres. Un air niais. J’ai vu dans le rétroviseur mon regard briller. J’en ai été presque aveuglée. Puis j’ai garé mon auto et suis allée plonger dans la piscine abandonnée. Seule dans l’eau claire et tiède. Quand j’ai sorti la tête hors de l’eau j’ai entendu les battements d’aile d’un oiseau.
J’ai séché ma peau le temps d’un soupir, sous le soleil mordant. L’instant dégusté, j’ai chaussé mes pieds nus et suis allée vers l’escalier de bois. Celui contre lequel nous nous sommes aimés. Là, sur la première marche un joli lézard vert. Il a vite filé. J’ai escaladé les marches sacrées et suis entrée. Ma maison, minuscule habitation m’est apparue immense. Ton ombre fugace derrière la baie vitrée.
Mon bonheur est si vaste…Aussi grand que cet océan qui nous sépare…