Et il est grand. Ses épaules barrent l’horizon.
Ses mains comme des moulins à vent. Il laisse s’y engouffrer mes cheveux quand il me prend dans ses bras. Fort. Il est l’homme. Doré comme un pain viennois sorti du four. Il croustille sous ma langue.
La saveur sucrée de sa langue de chat. Les papilles qui frétillent quand il m’offre son cou. Là, juste derrière la jugulaire, ce battement fou. Son cœur dans ma bouche. Il est l’homme que je touche.
Mes doigts papillonnent sur la peau lisse. Odeur de pluie, d’herbe fraîchement fauchée. Il est l’homme que je sens. Mes narines hument son odeur secrète. Lui qui se couche près de moi, sans peur. Son passé dans sa poche. Gardienne de son corps palpitant sous mes doigts.
Le sommeil lourd de l’homme des bois. Je veille sur ses rêves. Il ne me repousse pas. Il est l’homme qui veut de moi. Promène sa candeur sauvage entre les draps. Un voyage. Il est l’homme.