Cher Eyjafjallajökull,
En cette belle matinée ensoleillée de mai, je suis une fois de plus clouée au sol à cause des cendres que tu relaches de manière imprévisible depuis bientôt un mois “dans l’espace aérien”.
Loin de moi l’idée de te blâmer, je souhaitais plutôt te remercier! Même si la pagaille que tu crées peut avoir des conséquences parfois tristes ou embarrassantes pour certains, elle n’est en revanche que bénédiction pour la business traveler que je suis. Et voici pourquoi:
Très égoïstement, tes toussotements me donnent l’impression d’avoir plus de temps.
Ces quelques 3 heures de voyage récupérées aujourd’hui sont un vrai plaisir qui me permettent notamment de planifier mes vacances estivales (déplacement en train cet été!!), de passer plus de temps avec les personnes que j’aime, et tout simplement de prendre un peu plus soin de moi.
Plus généralement, je pense que tu es un magnifique rappel à l’ordre pour la plupart d’entre nous: depuis des années nous sommes tous pris de cette frénésie du voyage. Dès qu’une occasion se présente, nous voilà accros aux meilleurs plans pour atteindre des destinations exotiques où nous pourrons enfin décompresser. Dans un autre registre, nous ne ratons aucune opportunité de rendre visite à un collaborateur ou un collègue tout en accumulant autant de “saint miles” que possible. Avons-nous vraiment besoin de toujours partir ainsi? La réponse est évidemment non, puisque nous sommes tous partis en week-end en train ou en voiture au mois de mai, et nous avons tous pu mener nos affaires de front par télé ou vidéo conférence… Il existe donc bien une vie après l’avion!
Le trafic aérien reprendra bientôt c’est certain mais j’espère que nous aurons tous retenu un peu de la leçon que tu as voulu nous donner: “il existe toujours une alternative” (Eyjafjallajökull, avril-mai-etc.… 2010)”
Céline.