Lundi, jour de repos. J’ai profité de ce temps libre pour aller marcher sur la plage. Les vagues se cassaient dans un bruit lourd et l’écume blanche venait caresser mes mollets. J’ai marché pendant une heure, laissant mon esprit vagabonder au fil des rencontres. Un pélican au vol silencieux, un crabe noir et pressé. J’ai aussi croisé un monsieur d’un certain âge, un string dans les fesses. Plus loin, un groupe de touristes, les femmes drapées dans des maillots de bain intégraux…indiennes ou saoudiennes…musulmanes.
Sur cette plage de sable blanc, j’ai observé ces personnes venues chercher la douceur et le dépaysement. Chacune portant en elle, leurs coutumes, leurs aspirations, leurs habitudes. Et tout cela dans une acceptation, une tolérance ou une indifférence que seul le statut de touriste autorise.
Je me suis demandée ce que devaient penser les femmes voilées en voyant passer le vieux monsieur les fesses à l’air. Un fossé les sépare. Et pourtant, ils sont là, côte à côte, à profiter de cette belle journée.
Quand je suis repassée au retour de ma balade, le groupe de touristes enfourchait des scooters de mer…le vieux monsieur lui, somnolait sur un transat, le fessier offert à l’astre solaire. J’ai eu peur un instant en voyant partir les femmes, voiles au vent, qu’un bout de chiffon ne se prenne dans les hélices du moteur. Mais ma plus grande inquiétude fut de voir la couleur dangereusement rosée du postérieur du vieil américain. J’ai presque eu envie de le réveiller pour l’avertir que le danger guettait. Je me suis abstenue. Un gros nuage arrivait. Merci les alizés !